Laura Krasnopolsky - Curriculum vitae - Roman (scindé en 2 nouvelles ) - 135 pages - Manuscrit - Présentation du livreUn extrait - Ses autres livres -
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"Ce récit est né d'une idée très lointaine, à une époque où je commençais à peine à prendre la plume. L'enchaînement des phrases, le choix des mots, la structure du récit n'évoquaient pour moi que peu de choses, et je me suis rapidement tournée vers l'univers secret de la pensée. Cette histoire a donc longuement mûri dans mon esprit sans que j'en prenne véritablement conscience, jusqu'au jour où, découvrant une histoire enrichie par les années, je me suis mise à la transcrire presque d'un seul jet. Mais l'idée qui avait fait naître ce récit venait de plus loin encore que je n'imaginais : elle était issue de l'enfance.
J’ai pris très tôt conscience que la différence suscite l’incompréhension : une trop grande difficulté pour chacun d’imaginer ce que peut ressentir très précisément l’autre, de comprendre les mécanismes de son vécu responsables de sa façon d’agir ou de penser, et influant sur ses choix et ses attirances.
Pour comprendre l’autre dans le détail, il fallait donc s’imaginer être à sa place, percevoir par l’intermédiaire de ses sens, raisonner et manifester des sentiments en se repositionnant dans son univers.
J’ai ainsi pu accomplir à ma façon ce rêve par l’intermédiaire de l’écriture, en créant un personnage qui se métamorphose en cet autre, si différent de lui-même, qui lui fait découvrir d’autres horizons.
J’ai opté pour une démarche singulière de l’écriture dans « L’Envers du miroir », une démarche qui peut s’avérer déconcertante, dans un premier temps. Le narrateur raconte l’évolution physique et psychologique de son propre personnage. Devenu quelqu’un d’autre, il ne se reconnaît plus dans l’homme qu’il a été. Pour se défaire de sa propre histoire, il s’exprime de façon inattendue : il emploie la première, la deuxième, ou la troisième personne pour évoquer les personnages qu’il a pu incarner dans les différentes étapes de sa propre évolution. Il passe du présent au passé sans aucune transition, pour marquer à nouveau une distance, en la situant dans le temps.
Ma démarche n’était pas de faire du fantastique, ni même un polar. Le fantastique n’est qu’un prétexte, pour transposer une histoire qui aurait pu être à la base très banale. L’idée était de parler de la différence de perception face aux évènements, de la difficulté d’être, de se rapprocher de l’autre. Elle était aussi de mettre en avant les relations humaines. Situer cette histoire à la lisière du réel et du fantastique m’a permis de la rendre d’une certaine façon plus crédible, pour soulever des interrogations sur notre perception de la réalité.
L’aspect « polar » de la deuxième histoire « L’autre moi-même », s’imposait de lui-même, dans la logique des évènements. C’est pourquoi, j’ai fait intervenir l’appareil judiciaire. Le lieu n’étant pas clairement défini, il m’a fallu toutefois, me baser sur un système juridique existant, ou tout au moins le réadapter en fonction des besoins de l’histoire.
Plusieurs angles de vue, des comportements différents à travers des personnages qui évoluent dans un système où plusieurs vérités s'entrecroisent. Un voyage à travers les sens et la réflexion, avec la certitude que la vérité n'appartient à personne."
Laura Krasnopolsky
